Sujet dramatique et malheureusement toujours d’actualité, le viol est un fléau sociétal qui ne doit surtout pas être mis de côté. Choquée par une récente décision de justice américaine, Yana Mazurkevitch a ainsi réalisé une campagne de visuels afin de militer contre le viol et rappeler que n’importe qui peut y être confronté.

Réalité immonde

Magnifique projet à la nécessité évidente, la campagne de Yana Mazurkevitch intitulée It happens (ça arrive) a été pensée comme une réponse à la libération d’un étudiant américain après seulement 3 mois de prison pour viol sur une femme inconsciente sur un campus américain. Une expression révoltée face à l’incompréhension et au dégoût générée par cette décision. Premier point positif, les victimes (hommes et femmes) ne sont pas toutes belles. Car contrairement à de nombreuses idées reçues il n’y a pas que les personnes dotées d’un physique avantageux qui peuvent être violées ! Un souci de réalisme se fait donc sentir quant aux choix des modèles. Deuxième bon point, les victimes ne sont pas que des femmes mais aussi des hommes ce qui reflète encore une fois la réalité. En outre, la qualité des visuels est incontestable. Cependant, quelque chose nous empêche de souscrire totalement à cette campagne pourtant absolument nécessaire et nous fait même rire malgré la violence de l’acte dénoncé : la position de certains des intervenants et leur façon de regarder fixement l’objectif peut en effet prêter à sourire. Nous avons eu ainsi énormément de mal à nous retenir de pouffer devant la photo qui présente deux hommes dans des vestiaires ou devant celle sur laquelle une femme oblige un homme qui fait 4 fois son poids et sa taille à lui toucher le vagin. Tous cela semble factice et la violence immonde que comporte le viol n’est pas palpable dans tous les visuels. Dommage.

Hormis le bémol que nous évoquions plus haut, il n’y a rien à redire sur It Happens. Rappeler que n’importe qui peut subir un viol peu importe l’endroit est en effet une nécessité absolue et nous pousse à réfléchir. La campagne de Yana Mazurkevitch mérite donc d’être amplement relayée.

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