Entre leur prix qui ne cesse d’augmenter pour le bonheur de notre cher gouvernement et une communication toujours plus intense sur les dangers qu’elles génèrent, les cigarettes n’ont pas une vie facile. Et ce n’est pas cette sélection qui va arranger leur sort. En effet la majorité des publicités proposent des visuels qui dénoncent la cigarette et ses risques pour la santé, symbolisés respectivement par un lion et un troupeau de zèbres par exemple. D’autres au contraire font preuve de plus d’inventivité pour le meilleur et pour le pire. Surtout le pire. Et n’espérez pas d’humour vous seriez déçus.
Diabolisation et moralisation : les deux mamelles des publicités anti-tabac
Plutôt que de vous décrire l’ensemble des campagnes publicitaires qui traitent du tabagisme sur un ton alarmiste et moralisateur, nous avons opté pour mettre en valeur une publicité qui selon nous réunit tout ce qu’il ne faut pas faire dans une création soi disant préventive: la campagne DNF. Cette dernière met en scène trois jeunes gens devant un homme, chacun une cigarette en bouche. La main de l’homme est posée sur leur crâne. Hautement nauséabonds ces visuels tendent à faire de la fellation un acte d’esclavagisme, de soumission. D’une part il est clair que les publicitaires responsables de cet étron ne sont pas allés au bout de leur principe. Les jeunes ne sont justement pas assez jeunes pour que la pédophilie soit crédible et la mise en scène bien trop sage pour faire croire à un viol. D’autre part une telle vision de cette pratique ne peut être que symptomatique de la vie sexuelle des publicitaires à l’origine de cette campagne. Il serait temps qu’ils prennent conscience que la fellation, au même titre que le cunnilingus, tendent davantage au don à l’autre. On prend soin de son partenaire sans se soucier de sa propre jouissance. Se référer de façon négative au sexe semble être devenue monnaie courante et c’est bien dommage. Nous finirons par relever qu’une telle production aussi pauvre que répandue est également l’expression de la sécheresse créatrice de l’esprit stérile de ces messieurs, incapables de faire autre chose que répéter en boucle « fumer est dangereux ».
Last petoman hero
Nous ne pouvions décemment pas passer à côté de la campagne A non smoking generation. Cette dernière présente une femme qui, au demeurant parait très sympathique, laisse échapper de sa bouche de la fumée. Enfin de sa bouche c’est vite dit. En effet il s’agirait davantage d’un anus que d’une bouche… c’est incompréhensible que personne au moment de la validation de ce projet n’ait émis une objection tant le sujet passe complètement inaperçu au profit de cette curiosité biologique qui prête davantage à rire qu’à l’inquiétude. Quel rapport entre un anus et des cigarettes ? Très étonnant c’est le moins que l’on puisse dire. Ou alors cette publicité s’adresse aux personnes se servant de cette partie de leur corps pour fumer et les sensibiliser ainsi aux risques qu’ils encourent.
Une lueur dans la nuit
Une des rares campagnes publicitaires (pour ne pas dire l’unique) à ne pas adopter cette moralisation à outrance est la création de la CNCT « Dans votre combat pour arrêter, chaque cigarette non fumée est une victoire ». A travers ce diptyque nous assistons à la représentation de deux moments de la vie quotidienne qu’apprécient tout particulièrement les fumeurs : la cigarette d’après sexe et celle d’arrêt de bus, à ceci près que leur main ne tient rien. Leurs doigts qui forment le V de la victoire n’entourent que du vide. Enfin une publicité qui encourage sans nous submerger des habituels : « vous allez mourir de 19 cancers simultanés ». Car oui la cigarette est une drogue qui génère une addiction dont il est peu aisé de se détacher. C’est précisément ce qu’oublient la plupart des publicités anti-tabac.
Nous finirons par une mise au clair pour éviter tout risque de quiproquos. Nous ne contestons pas le fond de ces campagnes (évidement que fumer entraine des risques), seulement la forme. Une pincée d’humour aurait été salutaire tant les rares traces de second degré semblent involontaires.
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