La galerie qui suit regroupe les campagnes anti-tabac les plus originales de ces derniers mois faisant la démonstration d’une audace créative indéniable. Toutes constituent la preuve d’une inventivité formelle impressionnante au moment de nous alarmer sur les dangers liés au tabagisme qui permet de passer outre l’impression de déjà vu de leur message. Cependant, cela ne suffit pas à occulter le mauvais goût indéniable que distillent certaines d’entre elles et leur propension à l’amalgame, pratique devenue récurrente dans bien des campagnes anti-tabagisme révélant en passant le manque d’innovation chronique qui étreint régulièrement les esprits créatifs cachés derrière ce genre de procédés.
Bouche ou pot ?
Deux campagnes anti-tabac, conceptuelles parmi les conceptuelles, prennent la forme d’un visage placardé à l’arrière de voitures dont la bouche est formée par le pot d’échappement. La forme s’avère donc inventive et sert clairement le propos. Tout juste noterons-nous que les chantres de l’anti-tabagisme se servent d’un élément qui pollue encore plus que la cigarette sans pour autant militer également pour sa suppression.
Entre sein et membre fantôme
Vous aimez les seins ? Et les tétons vous aimez ? Si à ces questions vous opinez du chef instinctivement, il vaudrait mieux, à n’en pas douter, que vous preniez soin d’éviter la campagne Woman who smoke feed more than just milk to their children et que vous sautiez les lignes suivantes. Car oui, l’impensable à été commis : le sein a été bafoué à son grand désespoir impuissant face au remplacement du sacro-saint téton par un filtre de cigarette encore fumant. Cette vision au combien douloureuse fait naître un sentiment de détresse profond que rien ne semble pouvoir altérer. Allez, pour se remettre de ce cauchemar rien de tel qu’un petit moignon. Ben oui, un moignon c’est mignon et les penseurs de la campagne Smoking Kills l’ont parfaitement compris avec un visuel mettant en scène un homme rappelant le penseur de Rodin, un pied en moins.
Le chef des cons
Encore une fois cette sélection est l’occasion de tomber sur des publicités à la propension aux amalgames en tous genres. La forme pour sa part fait preuve d’un minimalisme inventif qu’il convient de saluer en représentant deux personnes constitués par des cigarettes. L’une est debout, l’autre à genoux en pleine fellation. Le fond se rattache à la tendance massive ayant cours dans le monde des campagnes anti-tabac consistant à rattacher ce genre de préliminaires à un acte sale, se rapprochant d’une forme d’esclavagisme. Opportuniste, ce type de production profite de l’alibi anti-tabagisme pour, en creux, critiquer moralement ce genre de pratique. A croire que ces campagnes sont financées par des lobbys aux tendances religieuses prononcées. Et pourtant la pipe c’est bon pour la santé, n’en déplaise aux censeurs de plaisir. Et pourquoi diable est-ce toujours dans ce sens ? La parité est pourtant de mise. A quand les mêmes messages avec des cunnilingus ? Remarquez, cela suffit de souiller la fellation, inutile d’en contaminer la réciproque. Mais tout de même, tant de bêtise confine au vide.
Le reste de cette sulfureuse sélection contient encore bien des campagnes anti-tabac qu’il vous reste à découvrir, mais ne loupez pas l’affiche de l’homme pendu, qui, au-delà de son message, s’impose comme une création visuelle à part entière ou cette poubelle descendante de Big Brother.
