Ali Gulec est un designer particulièrement inventif adepte de collage. Inventif et doté d’une aspiration financière intense. Installé à Istanbul, il est le fondateur du studio Ikiiki. La galerie de clichés que nous vous présentons aujourd’hui regroupe ses travaux sur les crânes. Loin d’être la simple expression d’une obsession mortuaire, ces formes squelettiques semblent avoir chez Ali Gulec un pouvoir d’inspiration immense.

Crânes inspirateurs

Les clichés qui composent la galerie suivante tournent donc autour de l’intérêt qu’Ali Gulec manifeste à l’égard des crânes. Ce dernier ne se contente pas de les représenter tel quel. Il y rajoute en effet de nombreux éléments pour parvenir à composer des fresques bien plus vivantes qu’un squelette peut initialement le laisser supposer. Les crânes sont utilisés comme une base visuelle à l’intérieur de laquelle l’artiste laisse libre court à son inspiration. Ce support accueille donc de nombreux éléments qui s’avèrent parfois surprenant.

Surcharge pondérale

Plusieurs crânes se retrouvent recouvert de fleurs, d’angelots ou encore d’animaux. Cette optique pour le moins surprenante donne un côté peace and love conceptuel assez particulier aux oeuvres d’Ali Gulec faisant osciller la plupart de ses créations entre faute de goût et audace graphique. Sans parler de l’idée au combien originale de doter un squelette de lunette de soleil. Jamais vu et hilarant. Difficile de donner un avis définitif sur le travail d’Ali Gulec d’autant plus que certaines de ses oeuvres balayent ces doutes.

Régime

Heureusement, Ali Gulec nous propose un visuel bien plus convaincant. Usant derechef un squelette de crâne, il se sert pour une fois directement de son support en utilisant les trous des yeux et de la bouche comme des tunnels visuels. Ces derniers donnent à voir un arbre une biche et de la végétation. Abandonnant ses surcharges graphiques, Ali Gulec livre ici une création maîtrisée. Tout juste aurait il pu s’abstenir de rajouter une traînée d’étoiles, témoin d’une tendance au mauvais goût jamais totalement absente malheureusement.

Argent, argent, argent

Ali Gulec a bien conscience que pour faire ses courses ou aller à la piscine il faut avoir de l’argent. Or le statut d’artiste est parfois vacillant ne garantissant pas toujours des revenus fixes. Pour résoudre le problème, le Turque (comme on l’appelle dans le milieu) décline ses visuels en poster (la Fnac en vend), en T-shirt et en coques de téléphone. Le business Ali Gulec est donc une entreprise fructueuse qui tente de proposer un maximum de produits différents. Un volet au moins aussi bien organisé que l’aspect créatif.

Vous l’avez compris Ali Gulec est un designer/illustrateur difficile à cataloguer. Amateur de visuel chargé, il peut également se faire violence pour livrer des oeuvres légèrement moins clinquantes. En outre, le volet financier (qui n’a rien d’infamant en lui-même) dirige peut-être trop ses créations. Toujours est-il qu’Ali Gulec est un artiste clivant qu’il convient de découvrir afin de se faire sa propre idée.

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