Photographe australienne installée à Melbourne, Justine Khamara travaille essentiellement sur des portraits. Néanmoins, sa démarche offre une bonne dose d’originalité dans la mesure où le cliché ne constitue pas l’aboutissement de son investissement mais simplement une étape. Une fois la photographie en main, elle poursuit en effet son oeuvre par le biais d’un procédé de customisation pour le moins déroutant qui nécessite quelques explications.
Les histoires d’amour finissent mal
Tout le monde ou presque a déjà, après une rupture incroyablement douloureuse, saisi les photos de l’être aimé dans un geste mâtiné de dépit et de rage pour les déchirer avec un plaisir vengeur. Avant de presque aussitôt regretter ce geste et de voir ses larmes perler derechef sur son visage. Ce phénomène que nous avons tous connu un jour ou l’autre est sans doute arrivé à Justine Khamara. Néanmoins, loin de s’apitoyer sur son sort, cette dernière s’en sert pour nourrir sa démarche artistique. Une fois un portrait photographié, elle le déchiquette en fines bandelettes pour ensuite les réassembler afin de former un nouveau portrait bien plus original et totalement déstructuré. Pour cela, elle dispose les bandelettes à la guise de son inspiration et de sa vision, donnant ainsi corps à de véritables sculptures aux formes pyramidales ou sphériques entre autres. Partir d’une photo pour en faire une sculpture est une approche artistique suffisamment rare pour mériter des félicitations. Mais quand en plus, à la manière de Justine Khamara, le procédé est pleinement maîtrisé, le résultat force le respect !
Cette sélection entièrement vouée à l’artiste Justine Khamara rend justice à l’originalité incroyable de ses photographies. Ces dernières forment un pont entre la photographie et la sculpture sur lequel chacun de ces deux arts peut s’exprimer en toute quiétude. Ne passez donc pas à coté de ces portraits singuliers tant ils s’avèrent révélateurs de l’immense talent de Justine Khamara.
