La Colombie, ne se résume pas uniquement à Radamel Falcao et Pablo Escobar. La caricature y est aussi largement présente, faisant la démonstration d’une vitalité créative, rafraichissante.
Luis Quiles, illustrateur de talent, s’inscrit parmi les meilleurs caricaturistes Sud-Américains, en proposant un travail qui use d’images trash et inventives, afin de dénoncer ce qu’il considère comme nocif.
Le sexe, massivement représenté par des femmes souvent nues, adeptes de postures tendancieuses, fait partie des obsessions développées par Quiles au même titre que la guerre, la religion, l’hypocrisie humaine, ou encore le consumérisme capitaliste. Il opte pour un traitement tout en outrance et en exubérance, distillant ainsi une forme de second degré piquant.
Vous retrouverez pêle-mêle un trader à tête de requin prêt à dévorer ce pauvre petit Nemo, un Cristiano Ronaldo plus marketing que jamais, un curé à l’aura trouble, des enfants affamés, ainsi que des femmes qui lèchent de l’argent et des téléphones. Quiles a donc concocté un sacré programme qui nous conduira également dans une salle de cinéma pleine de détritus après le passage des spectateurs. Le film qu’ils ont vu? Un long métrage écologique… ne manquez pas l’illustration qui pousse l’hommage à Star Wars assez loin, mettant en scène un obèse, digne héritier de Jabba, qui tient une femme en laisse…
Pénétrer l’univers de Luis Quiles constitue la promesse d’un voyage mouvementé, dans lequel le trash n’est jamais présent gratuitement, tant il distille un second degré salutaire tout en permettant l’entretien d’une distanciation absolument nécessaire avec un propos parfois tragique. Vous l’aurez compris, Luis Quiles est donc un artiste à suivre avec attention.
