Nous vous proposons aujourd’hui une sélection de photos d’Andrew White. De photographe amateur compulsif, il passe au rang d’aspirant professionnel en participant, en 2013, au 365 Day Project. Il en ressort une série de clichés d’une année, mettant en scène un adorable personnage Lego. Ce dernier fait le tour de Grande-Bretagne armé d’un appareil photo et on le surnomme Legographer ! En réalité le petit jaune n’est pas des plus courageux, il s’est donc contenté des alentours de la ville anglaise de Portsmouth. Les rues de Portsmouth, un Lego reporter…oui cela fleur bon l’idée du siècle. Et la mort aussi…

Ainsi nous retrouvons le Legographer, minuscule, à côté d’un bus impérial ou en train de chuter après avoir glissé sur une peau de banane. Qu’est ce qu’on s’amuse ! L’idée d’Andrew White est plutôt intelligente pour se faire connaître. En effet Lego rencontre un succès incroyable, les produits dérivés (film, jeux vidéo…) ne cessant de se répandre à vitesse grand V. Surfer sur cette mode constitue donc un opportunisme de bon aloi. Mais alors pour l’originalité nous pouvons repasser..

Le bal des hypocrites

En effet ce genre de procédés fleurissent un peu partout sur la toile. L’ensemble des avis est largement positif. Peut-être sommes nous dénués de tous sens critique mais tout de même. Quelle est la prochaine étape ? Déposer ses excréments sur le trottoir puis les prendre en photo afin d’exprimer toute la solitude de l’étron lorsqu’il est désolidarisé du corps humain? Soyons sérieux un instant. Enfin, nous aurons la politesse de concéder à Andrew White que tous les goûts sont dans la nature. Les égouts aussi visiblement…

Vous l’avez compris, nous avons sélectionné ce photographe afin d’illustrer une double tendance. D’un côté des photographes amateurs sans talent particulier qui voit en Internet le moyen de se faire connaître. Leur désir est certes tout à fait légitime. Cependant, lorsqu’il se double d’une démarche opportuniste du type « je fais n’importe quoi avec un Lego puisqu’en ce moment c’est la mode » cela devient très vite inintéressant. De l’autre, nous faisons face à une armée de journalistes ainsi que de blogueurs, apprentis critiques, qui en font des tonnes en parlant de « composition » ou de « poésie » dans l’espoir que si l’artiste génère un buzz ils en récolteront une partie, disant qu’ils ont été les premiers à en faire de bonnes critiques. Pathétique…

Autres directions

Inutile d’épiloguer plus longtemps sur ce colombin et la cohorte de bonnes critiques qui l’escorte, vous avez compris notre point de vue. Si vous voulez vraiment de la poésie visuelle capable d’exprimer la douleur, la joie au même titre que la beauté, la laideur avec une poésie palpable, nous ne pouvons que vous conseiller de vous pencher sur le travail de Willy Ronis, Sabine Weiss ou encore Walker Evans. Pour les plus coquins ne manquez les clichés du grand Helmut Newton. La vie est à ce point courte que nous avons à peine le temps de découvrir l’ensemble de ces artistes à même de transcender leur propos. Ne perdez donc pas un instant avec ce genre de production et méfiez vous de ces journalistes/blogueurs qui raconteraient n’importe quoi pour essayer de générer ou de participer à un buzz.

 

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